LE LIEVRE ET L’ARBRE A PALABRES
Jardin lauréat du Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire, ouvert au public du 21 avril au 02 novembre 2016.
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L’équipe :
Anaïs Baudoin et Théophile Fofana – Ingénieurs en Paysage : conception, réalisation
Florence Fofana – Artiste plasticienne DNSEP : scénographie, sculptures, peintures
Vincent Kra – Architecte sculpteur : soutien technique torchis
Partenaires : Pépinière Lepage, Briqueteries du Nord et Agrocampus Ouest
Le conte :
Aujourd’hui, en cette fin de XXIIème siècle, les conséquences du réchauffement climatique continuent de sévir, mais certains ont réussi à s’adapter.
Une année, vint un temps où les créatures durent apprendre à se comprendre entre elles, le réchauffement climatique rendait la terre stérile, l’eau rare, et ce fût la famine. Le lion, qui, alors, gouvernait les contrées terrestres, ordonna au lièvre, connu pour ses astuces, de l’aider face à ce fléau.
Le lièvre aux milles ruses, craignant de finir sous les griffes du souverain, s’empressa d’aller sous l’arbre à palabres. Il avait entendu dire que chaque problème y trouvait sa solution. Après plusieurs heures passées à réfléchir sous le feuillage du fromager, il se mit à pleurer :
– Si je ne trouve pas de solution, le lion me découpera en morceaux !
– Je peux certainement t’aider. Si toi, tu es plus intelligent, mon savoir est plus grand et je peux prédire ton avenir, répondit une voix.
Surpris, le lièvre dressa ses oreilles et dit :
– Depuis quand les arbres parlent-ils ?
– Les arbres ne parlent pas, voyons ! C’est moi, l’araignée ! Ecoute ce que j’ai à te dire : prends un pot de terre avec toi et attends sous cet arbre jusqu’à demain matin, tu verras tes problèmes résolus.
Le lièvre décida de suivre ces conseils, alla chercher un pot et revint sous l’arbre à palabres.
Au crépuscule, il sentit le sol trembler : les vieux éléphants arrivaient pour se rassembler sous le feuillage. Il se cala confortablement entre les racines du fromager.
– Vous avez vu cette sécheresse ! dit l’un d’entre eux. Cela me rappelle que nos aïeux préparaient le sol avant la semence, avec des feuilles et des branches décomposées, pour le rendre fertile même en saison sèche.
– Oui tu as raison, dit un deuxième, et, si ma mémoire est bonne, l’eau ne manquait pas non plus !
Les vieillards continuèrent à deviser de leurs expériences. A ce moment, une goutte d’eau tomba sur le nez du lièvre. Il leva la tête et vit la rosée perler dans la toile de l’araignée. Il comprit alors l’utilité du pot et le posa en dessous. Il écouta les éléphants veiller tard dans la nuit, puis s’endormit.
Quand il se réveilla au matin, son pot était rempli d’eau, et sa tête d’idées. Ainsi le lièvre remédia au manque d’eau, et rendit la terre fertile.
Théophile Fofana
« Si vous voulez sauver des connaissances et les faire voyager à travers le temps, confiez-les aux enfants ».
D’inspiration africaine, le jardin du Lièvre et de l’arbre à palabres utilise des procédés narratifs et scénographiques pour faire connaître des techniques d’agro-écologie et de récupération d’eau. Il suggère ainsi autant d’éléments de réponse à la désertification du Sahel et au réchauffement climatique en zone subsaharienne.
Entre traditions et modernité, ce jardin met en scène un matériau ancestral et respectueux de l’environnement, la terre, sous ses formes cuite et crue. Son design nous emmène dans des paysages faits d’oasis, de savanes et de plantes tropicales.